Avez-vous déjà fait le tour du Lac Alaotra? 

Avez-vous déjà fait le tour du Lac Alaotra? 

Situé à environ 250 km au Nord-est d’Antananarivo, Alaotra désigne à la fois le plus grand lac et la plus vaste plaine rizicole de Madagascar, les deux sont entourés de collines et de savanes boisées ou non. Pour y accéder, deux options sont possibles, soit en voiture le long de la fameuse RN 44 qui demeure en état de réhabilitation permanent, soit en prenant le train qui relie deux à trois fois par semaine la ville de Moramanga à Vohidiala, la gare ferroviaire située  à une vingtaine de km de la ville d’Ambatondrazaka, la capitale régionale de l’Alaotra. Tout au long du trajet, le paysage est formé d’une succession de zones de reboisements, de rizières, de collines dénudées avec les fameux « lavaka » et de zones humides (rivières, lacs, marécages).

Le tour du lac Alaotra peut ensuite se faire en VTT, en Quad ou moto ainsi qu’en 4×4. Mais il s’agit également d’un endroit idéal pour les randonnées pédestres.

Des rizières à perte de vue

Les parties occidentales et australes du lac Alaotra sont composées essentiellement de vastes étendues de rizières à perte de vue ainsi que de marécages. Les bas-fonds (baiboho) de l’Alaotra conviennent particulièrement à la riziculture de par leurs sols riches, humifères et profonds. C’est incontestablement une zone particulièrement importante en termes de production rizicole, d’où sa réputation de premier grenier à riz de la Grande île.

Le phénomène de « lavaka »

Alaotra fait partie des zones les plus touchées par l’érosion à Madagascar. Ce phénomène qui est essentiellement dû à une déforestation massive est à l’origine des « lavaka » ou effondrement de la colline avec leurs innombrables impacts désastreux sur l’environnement, tels que : l’ensablement du lac et des rizières, le rétrécissement progressif du lac et partant la réduction des ressources halieutiques qu’il recèle, etc. Ce phénomène est accentué par les crues soudaines et violentes lors des saisons de pluies facilitant le transport des matières solides par les cours d’eau.

 

Le Bandro, le lémurien emblématique d’Alaotra

Le Bandro est réputé pour son statut de conservation en danger critique et sa distribution très restreinte car il n’existe nulle part ailleurs que dans ce lac Alaotra, d’où son nom scientifique Hapalemur griseus alaotrensis. Pour observer cet animal extrêmement rare, il faut visiter le Parc qui se situe à une heure en voiture de la ville d’Ambatondrazaka et à 10 mn en pirogue à partir du village d’Andreba gara. La particularité de ce parc réside dans l’abondance de Bambous et de Cypéracées formant le principal habitat de cette espèce de lémurien diurne. Le parc à Bandro d’Andreba gara peut offrir aux visiteurs : une promenade en pirogue, une observation de Bandro et l’observation de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau comme le canard de Meller, le Blongios nain (une espèce de hérons nicheurs), le Héron crabier,  le dendrocygne fauve, etc.

(Photo du Bandro : http://www.madagascar-wildlife-conservation.org/ecotourism/park-bandro)

Station forestière d’Ambohitsilaozana

Ayant une superficie d’environ 10 ha, cette station renferme des espèces végétales autochtones mais également de nombreuses espèces introduites. La faune y est surtout caractérisée par des espèces ubiquistes de Reptiles et d’Oiseaux. Ce site est mal aménagé mais peut toujours servir d’une agréable aire de recréation, d’excursion ou de détente de par sa situation géographique près de la ville d’Ambatondrazaka et aussi du calme qui y règne.

Point de vue d’Ambohitsilaozana

Se trouvant  à 3 km au Nord-ouest de la Commune d’Ambohitsilaozana, l’histoire raconte que ce site servait de lieu détente durant l’époque coloniale. Cette petite colline de 30 à 50 m de hauteur et de 2 ha de surface sur un substrat ferralitique donne effectivement une vue panoramique sur la partie Sud du lac Alaotra et les environs de la Commune d’Ambohitsilaozana.

De nombreux îlots dans le lac

Le lac Alaotra présente de nombreux îlots de taille et de forme différentes dont le plus connu est celui d’Ambaton’Ivohitsoa, un îlot rocheux d’une superficie d’environ 300 m², avec un substrat sableux. Ce site est accessible en pirogue, environ 10 min à partir du fokontany d’Ivohitsoa, soit à 5km d’Imerimandroso. Au milieu de cet îlot se trouve un lieu sacré ou « doany ».

L’îlot d’Ambatonakatrana est localisé dans la Commune d’Andilana Avaratra. Sa particularité réside dans la présence d’une petite grotte qui peut être visitée par tout le monde. C’est un îlot rocheux ne renfermant aucune biodiversité particulière à part quelques plantes rupicoles munies de très longues racines.

Mais le plus grand îlot émergeant du lac Alaotra est situé à 1 km du fokontany de Maladialina dans la Commune d’Andilana avaratra. Aucune habitation humaine n’y est présente mais des tombeaux y sont érigés. Il offre une vue panoramique sur le lac Alaotra vers le sud, sur la ville d’Imerimandroso vers le sud-est et sur le village de Maladialina vers le nord-ouest.

Une grande richesse en ressources halieutiques

Tout autour du lac, la pratique de la pêche fait vivre plusieurs milliers de ménages. Parmi les endroits les plus prisés par les pêcheurs figure le quai d’avancement d’Ambatosoratra qui est constitué par une allée  d’une longueur de 1 km environ menant vers le centre du lac. Il est important de souligner qu’Alaotra est le plus grand fournisseur de poissons d’eau douce de plusieurs grandes villes du Pays, notamment en tilapias et blackbass.

Des sites historiques et/ou sacrés

L’un des sites historiques les plus connus du lac Alaotra est le site de Tsarahonenana qui est à 15 minutes d’Imerimandroso et à 3 heures de la ville d’Ambatondrazaka. Il se distingue par la présence des murailles et tombeaux construits par les anciens commandants militaires du roi Radama I lors de leur passage dans cette région. On y trouve aussi des reliques de maisons anciennes de cette époque et un endroit sacré (ou doany).

Les « zetra » et les bambous

Le zetra, cette plante appartenant à la famille des cypéracées et le bambou font partie des richesses du lac Alaotra. Il s’agit également des principales matières premières utilisées pour la construction des maisons dans certains villages. C’est surtout le cas à Anororo dans la partie occidentale du lac Alaotra. La majorité des maisons y sont construites avec du Zetra et conservent ainsi l’originalité de l’architecture locale. La particularité d’Anororo réside également dans l’attachement des gens aux us et coutumes locaux. Les tombeaux y sont aussi impressionnants, souvent largement plus grands que les maisons. On y trouve parfois des tombeaux à étage, possédant une varangue.

Forêt naturelle de Zahamena à Antanandava

Localisée à 14 km de la route nationale RN44 à partir de la bifurcation d’Imerimandroso, dans la partie orientale de la sous-région d’Alaotra,  Antanandava est la Commune limitrophe au Nord du Parc de Zahamena. La route menant à Antanandava est facilement accessible en voiture durant la saison sèche. La forêt de Zahamena est une forêt dense humide sempervirente pluristratifiée, riche en orchidées. La canopée est fermée avec une hauteur de 15 à 25 mètres. La forêt est très riche en biodiversité et présente une topographie montagneuse d’une altitude variant de 800 à 1348m.

Amparihikambana

C’est une zone humide se trouvant à 7 km au Nord-ouest de la Commune d’Amparafaravola. Il s’agit de deux lacs identiques (kambana) probablement d’origine volcanique, situés au milieu d’une zone montagneuse. Il héberge quelques espèces d’oiseaux d’eau endémiques malgaches.

3 réflexions au sujet de « Avez-vous déjà fait le tour du Lac Alaotra?  »

  1. Bonjour. Avotre question, oui je connais Le lac AlaotraJ’ai enseigné dans une petite école de la station agricole du lac Alotra.J’avais deux classes l’une de type mixte(malgache et métropolitain et une classe totalement malgache. Peut-être se connaître? Cordialement
    roger.essel3@gmail.com

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  2. Bonjour. Merci de votre visite sur le blog. J’ai fait ce tour du lac Alaotra seulement dans le cadre d’une étude en vue de l’identification et de la valorisation des sites touristiques potentiels dans cette Région, et ce pour le compte d’un Organisme international. C’était en 2005.

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