Tout le monde doit encore se souvenir de l’embellissement d’Antananarivo projeté par Ravalomanana dans le cadre de la préparation du sommet de l’Union Africaine que Madagascar aurait dû accueillir à l’époque, mais qui malheureusement n’a pas pu se tenir à cause de la révolution orange. L’histoire risque encore une fois de se répéter à l’allure où vont les choses actuellement, mais seuls les acteurs changent. Au lieu du face à face direct entre Ravalomanana et Rajoelina, nous aurons plutôt droit à un duel entre Lalao Ravalomanana et Lalatiana Rakotondrazafy, cette dernière ayant déjà déclaré urbi et orbi qu’elle est la seule pouvant incarner la lutte de 2009 parmi les dix candidats. Quelque soit le résultat de ces municipales pour Antananarivo ville, il suffira d’une braise pour enflammer le monde, au propre comme au figuré, et adieu les sommets. Tant mieux diront les « mpitady seza » mais au détriment de la ville des mille et de ses citadins.
Les évènements de grande envergure comme ces sommets de l’UA et de l’OIF offrent toutefois une énorme opportunité pour la Capitale en permettant la mise en œuvre de plusieurs projets d’aménagement urbain. Le village des jeux d’Ankorondrano, le quartier d’Alarobia où sont érigés les bâtiments abritant la CENIT ou l’ININFRA, et la route du Pape en sont des preuves irréfutables. Ces derniers font partie de l’héritage laissé respectivement par l’organisation des jeux des îles et le court passage de Jean Paul II à Madagascar. Les impacts ne se limiteront pas à l’assainissement de la ville et à la rénovation urbaine mais s’étendront vers d’autres localités du pays notamment là où se trouvent les célèbres sites touristiques que les membres d’une cinquantaine de délégations présidentielles ne manqueront pas de visiter.
Aux effets directs sur l’image du pays et sur l’aménagement urbain s’ajouteront donc des conséquences positives sur la création d’emplois, la rentrée des devises ou encore l’amélioration du chiffre d’affaires pour de nombreuses entreprises qui contribueront de près ou de loin à la réussite de ces rencontres internationales. Ne serait-ce que pour les travaux d’extension de l’aéroport et pour ceux relatifs à la construction des voies rapides, il faudra compter au moins un millier d’emplois nouvellement créés. Quelques impacts négatifs seront inévitables mais toucheront surtout des individus ou ménages malchanceux à qui des compensations devront être allouées, mais les retombées positives pour notre cité seront énormes.
Si j’étais un habitant de Tanà, je réfléchirais mille fois avant d’opter pour un(e) quelconque candidat(e). L’enjeu n’est plus seulement de rendre un pouvoir central affaibli par le fameux vote sanction que Tanà a toujours eu pour habitude de faire, mais d’avoir une vision d’une Antananarivo qui prospère et où il sera plus agréable de vivre. Une ville digne d’être la Capitale de la quatrième plus Grande île du monde où toute velléité de renversement du pouvoir par les manifestations de rues ne sera plus qu’un lointain (mauvais) souvenir. Encore faut-il écraser totalement par la voie des urnes le ou la candidat(e) susceptible de commettre pour la énième fois l’irréparable.