Dès qu’on prononce le mot Madagascar, l’on pense immédiatement aux lémuriens, mais pas que, car la Grande île est également très connue pour ses baobabs. Ce billet ne parlera toutefois pas des baobabs les plus célèbres que vous connaissez déjà par coeur à l’instar de l’allée de baobab de Morondava, ou du vieux baobab du bord de Majunga, mais plutôt des baobabs dans une forêt située à Mangily, soit à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Toliara.
Sachez tout d’abord que sur les neuf espèces de baobabs recensées dans le monde, sept sont endémiques de Madagascar. Si la plupart sont connus pour leur grande taille pouvant atteindre 30 mètres de circonférence et 40 mètres de haut, les baobabs de Mangily ne mesurent que quelques mètres et appartiennent surtout à l’espèce Adansonia rubrostipa. En effet, reconnaissable à ses feuilles dentelées, c’est l’espèce de baobab généralement la plus petite.
La nature vous réserve ici d’énormes surprises. Vous trouverez une multitude d’individus prenant des formes très variées et parfois mirifiques. Le long d’un circuit d’une durée d’une heure, vous serez ébaubis devant des baobabs ayant des allures plutôt inhabituelles, à commencer par le baobab « carotte ».
Certains individus se regroupent pour former toute « une famille » de baobabs composée des « parents » et de leurs « enfants » d’âges différents. Se trouver au milieu de ces baobabs vous permettra de mieux apprécier la beauté du paysage.
En parcourant la forêt, vous rencontrerez également d’autres formes de regroupement à l’instar des « trois soeurs ». Vous remarquerez en même temps les autres espèces végétales caractéristiques de cette zone, tels que les Pachypodiums, les cactus et les épineux.
Pas très loin de ces « trois soeurs » se dressent les « quatre frères ». L’on constate que les « soeurs » ont l’air plus jeunes que leurs « frères ». C’est d’autant plus impressionnant que ces individus situés côte-à-côte ont peu ou prou la même taille.
Votre étonnement sera d’autant plus grand quand le guide accompagnateur du site vous indiquera deux baobabs prenant chacun une forme sidérante et insolite. Il s’agit d’un côté du baobab « penis », reconnaissable facilement à son penis un peu court mais volumineux.
De l’autre côté, vous serez sans voix devant le baobab « fesse » avec ses deux jambes en l’air dans l’objectif inavouable de montrer aux visiteurs son « sexe féminin ».
Leur diversité morphologique ne s’arrête pas là tout comme les surprises qui vous attendent. Chez les baobabs, il semble aussi y avoir de l’amour comme il pourrait y avoir de la guerre. D’un côté, vous observerez donc deux baobabs « amoureux » qui sont en train de s’enlacer sans jamais s’en lasser.
De l’autre côté, ne soyez pas étonnés de voir deux baobabs « divorcés ». Ne me demandez pas comment ni pourquoi, mais c’est comme ça, même le guide aura du mal à vous répondre.
Un autre individu de baobab ressemble étrangement à un « fauteuil » sur lequel vous pouvez vous asseoir confortablement après plusieurs dizaines de minutes de marche sous un soleil de plomb.
Selon la croyance malgache, « lors de ces improbables journées de création, alors que Dieu achevait les végétaux, il termina son œuvre par un exemplaire majestueux qui aurait été l’ancêtre du baobab. Celui-ci devint un monstre d’orgueil et pour le ramener à plus d’humilité, Dieu l’arracha pour le replanter à l’envers. De sa superbe, il aura gardé son grand tronc renflé, et se prolonge dorénavant dans le ciel par ses racines”.
Ces « racines aériennes » peuvent également avoir un aspect assez singulier, c’est le cas de ce baobab dénommé « rasta ».
Notez qu’ici vous aurez l’opportunité de grimper sur ces arbres majestueux, une expérience à vivre ne serait qu’une seule fois dans la vie. Une fois au sommet de ce baobab « escalade », vous aurez une vue impregnable sur l’ensemble de la forêt jusqu’à l’océan qui se trouve à quelques kilomètres de là.