Dans les pays développés, la recherche par tous les moyens de nouveaux types de véhicules plus économiques et surtout moins polluants est de mise. Tous les grands constructeurs automobiles rivalisent d’imagination pour trouver les meilleures voitures du futur qui fonctionneront à l’aide de sources d’énergie alternatives jugées plus propres.
A Madagascar, l’emploi des moyens de transports archaïques mais « propres » est loin d’être révolu. Au contraire, ces types de transports ne cessent de trouver davantage d’utilisateurs aussi bien en ville que dans les milieux ruraux, faute de moyens pour s’acheter des voitures plus modernes, mais aussi par tradition. C’est le cas de la charrette à zébus qui depuis l’époque de Jean Laborde, son inventeur, circule le long des pistes rurales et les routes bitumées de la Grande île.
Un signe extérieur de richesse en milieu rural?
A Madagascar, la charrette est aux paysans ce que la voiture est aux citadins. Le rôle joué par la charrette à zébus dans l’économie rurale est plus qu’important, notamment dans les régions du Sud, de l’Ouest et les Hautes Terres Centrales malgaches, où les pistes carrossables doivent souvent leur existence grâce aux charretiers qui les empruntent quasi-quotidiennement.
Dans le monde rural malgache, il s’agit ainsi du principal moyen de transport, voire un signe extérieur de richesse pour les ménages qui en possèdent. D’ailleurs, pour certains organismes de développement, un ménage qui dispose d’une charrette et des zébus n’est plus classé dans la catégorie des ménages « vulnérables ». La particularité de ce genre de véhicule réside également dans sa forte capacité d’adaptation à plusieurs types de pistes, ce qui lui permet de franchir des obstacles divers.
Paradoxalement, le recours à des charrettes tirées par les bœufs en milieu urbain semble être l’apanage des familles considérées comme pauvres qui n’ont pas la possibilité de louer des camionnettes. Ces charrettes aident essentiellement ici à transporter des briques pour la construction de maisons d’habitation.
Un moyen de transport à usage multiple
La charrette à zébus peut transporter à la fois des personnes, des produits agricoles et des matériaux et matériels divers. De nombreux charretiers quittent très matinalement leurs paisibles hameaux avec leurs charrettes au rythme lent des zébus, sillonnant une piste en terre avant de prendre une route bitumée et font plusieurs kilomètres jusqu’aux grandes villes les plus proches pour vendre leurs marchandises. Il n’est donc pas rare de voir un cortège de charrettes le long de certaines routes nationales du pays.
Un grand nombre de charbonniers ne conduisent par exemple que ce véhicule à traction bovine pour amener plusieurs dizaines de sacs de charbon de bois vers la ville d’Antananarivo.
Une charrette à zébus est dirigée très habilement par un homme, voire un enfant, coiffé d’un chapeau de paille ou d’une casquette. Le charreton est armé d’un fouet et se distingue toujours par ses petits cris spéciaux, lesquels sont les seuls ordres acceptés par les zébus.
La charrette tirée par les bœufs est également devenue une attraction touristique à part entière dans certaines zones touristiques malgaches comme à Ifaty (lire également ici). Elle emmène les touristes de leurs hôtels vers un parc ou un site particulier, permettant ainsi à ces derniers de vivre une ambiance singulière qu’ils ne pourraient trouver nulle part ailleurs.
Récemment, une vidéo exceptionnelle montrant deux nouveaux mariés qui ont eu l’idée géniale de monter sur une charrette pour rallier la salle de fête après la célébration de leur mariage dans une église a fait le buzz sur les réseaux sociaux (cliquez ici).
La charrette à zébus malgache est d’autant plus célèbre et hautement symbolique qu’une famille française en fait usage pour parcourir l’ensemble du Pays du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest dans le cadre du Madatrek. Des vidéos relatant leurs belles aventures circulent depuis quelques années sur la toile, avec des images d’une pléthore de paysages splendides de Madagascar.
Un produit « made in Madagascar »
Si la quasi-totalité des voitures circulant au pays est importée de l’extérieur, les charrettes à zébus sont fabriquées localement, donc « made in Madagascar ».
Dans plusieurs localités de la Grande île, des artisans se sont spécialisés dans la construction de ce type de transport. Dans beaucoup de cas, c’est un métier qu’ils ont hérité de leurs parents. Ils détiennent pour cela un atelier dédié spécialement à la fabrication de charrettes. Bien que ces ateliers ne disposent généralement que de quelques outils rudimentaires, ils arrivent à satisfaire les commandes incessantes qui leur parviennent.
Généralement à deux roues et ayant des couleurs assez variées, les charrettes malgaches sont fabriquées à l’aide de bois naturels du pays. Les deux grandes roues peuvent être totalement en bois ou bien métalliques selon les Régions. D’autres utilisent des roues de bois mais assemblées et cerclées d’un bandage de fer posé à chaud.
Dans les zones rurales autour d’Antananarivo, une roue coûterait dans les 450.000 ariary tandis que le prix d’une charrette entière se monterait à 1.600.000 ariary. C’est un métier qui permet donc de bien nourrir sa famille en milieu rural.
Pour terminer, les charrettes malgaches ne sont pas exclusivement à traction animale, l’on peut également rencontrer d’innombrables charrettes à traction humaine dans les rues de plusieurs grandes villes du pays notamment à Antananarivo. Certains pères de famille s’amusent même à fabriquer une petite charrette pour le grand plaisir de leurs progénitures (photo publiée sur la page Facebook Fifamoivoizana eto Madagasikara).
Pourquoi ne pas mentionner le nom de Jean Laborde comme l’inventeur de la charrette à zébus ?
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Merci de votre visite et de votre remarque
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Bonjour, merci pour le partage.
Vraiment fascinent Madagascar, ces photos sont vraiment magnifiques. voyager à Madagascar pour visionner la beauté de Madagascar de plus près.
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