Autoroute Antananarivo-Toamasina : besoin d’une requalification ?

Autoroute Antananarivo-Toamasina : besoin d’une requalification ?

La construction de l’autoroute reliant Antananarivo à Toamasina suscite un vif intérêt mais aussi des inquiétudes. Cette infrastructure est perçue comme un levier essentiel pour le développement économique de Madagascar, car elle facilite les échanges entre la Capitale et le principal port du pays. L’actuelle route nationale, saturée et dangereuse, ne répond plus aux besoins croissants du transport de marchandises et de personnes. Une liaison rapide et sécurisée est donc plus que jamais nécessaire.


Cependant, … ce projet suscite des inquiétudes


L’autoroute en cours de construction soulève de sérieuses questions quant à sa conformité aux normes de sécurité et de qualité. De nombreux observateurs, dont je fais partie, s’inquiètent de la séparation des voies, qui semble insuffisante. Un simple muret central de faible hauteur ne constitue pas une barrière de sécurité adéquate pour une autoroute.

De plus, la largeur des voies est limitée. Deux voies par sens de circulation, sans voie d’arrêt d’urgence, représentent un risque accru en cas d’incident ou de panne, sans parler de l’absence de dispositifs de retenue latéraux, tels que des glissières de sécurité.

Par ailleurs, le revêtement laisse planer des doutes quant à sa conformité. L’absence visible de plusieurs couches de matériaux, pourtant essentielles pour la durabilité d’une autoroute, soulève des inquiétudes sur la qualité de la construction.

Ces lacunes pourraient transformer cette autoroute en un axe encore plus dangereux que la route nationale actuelle. Les dépassements risqués, les collisions frontales dues à une séparation insuffisante des voies, et les difficultés en cas d’arrêt d’urgence sont autant de scénarios potentiels qui nous préoccupent.

Reconsidérer la classification de cette route

Face à ces constats, je préconise une solution pragmatique. Soit, reclasser cette nouvelle route en tant que route nationale améliorée, plutôt que de la qualifier d’autoroute. Cette modification de statut aurait plusieurs avantages.

Une vitesse maximale autorisée plus basse inciterait à la prudence et réduirait les risques d’accidents. De plus, les conducteurs seraient plus enclins à adopter un comportement responsable, conscients qu’ils ne circulent pas sur une autoroute aux normes internationales.

Cette approche pragmatique tiendrait compte des contraintes budgétaires et techniques, tout en garantissant un niveau de sécurité acceptable. Il est impératif que les autorités prennent en compte les préoccupations exprimées et envisagent des solutions alternatives pour garantir la sécurité des usagers. Reconsidérer la classification de cette route est une option réaliste qui mérite d’être étudiée attentivement.

Rasamy

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