Urbanisme, ce qu’il faut savoir sur la nouvelle cité à Andavamamba

Urbanisme, ce qu’il faut savoir sur la nouvelle cité à Andavamamba

La transformation d’Antananarivo continue avec des projets d’envergure destinés à améliorer notre cadre de vie et à sécuriser la Capitale. Dans le cadre du Projet de Développement Urbain Intégré et de Résilience, plus connu sous le nom de PRODUIR, une étape humaine et sociale majeure vient d’être franchie avec le recasement des personnes affectées par les travaux sur le nouveau site résidentiel d’Andavamamba.

Curage du canal C3 pour protéger Tanà contre les inondations

Il faut d’abord comprendre que ces déplacements de population sont la conséquence directe d’une nécessité technique vitale pour la ville. En effet, l’ingénierie du projet PRODUIR repose sur des travaux colossaux de dragage et de curage du canal C3, qui s’étend sur une longueur de quatorze kilomètres.

Pour que ce canal puisse remplir son rôle d’évacuation des eaux et protéger efficacement Tanà contre les inondations dévastatrices, il est impératif de procéder également à l’aménagement et au renforcement de ses berges. C’est cette exigence technique qui rend la libération des emprises inévitable, car il faut de l’espace pour permettre aux engins d’opérer et pour garantir la pérennité des futures infrastructures hydrauliques.

Normes Environnementales et Sociales de la Banque Mondiale

Ce vaste programme est rendu possible grâce au financement de la Banque Mondiale, qui attache une importance capitale à l’aspect humain du développement. La démarche de relogement rigoureuse mise en œuvre ne relève donc pas du hasard, mais constitue une réponse stricte aux Normes Environnementales et Sociales exigées par cette institution financière.

Ces standards internationaux imposent que les personnes devant céder leur place pour l’intérêt général ne soient pas lésées, mais voient au contraire leurs conditions de vie préservées ou améliorées. Conformément à ces exigences de protection sociale, le projet a proposé une alternative durable aux ménages impactés par la libération des emprises du canal, en leur offrant le choix entre une indemnisation financière ou un relogement.

Compensation en nature (relogement) pour 84 ménages

Au total, quatre-vingt-quatre ménages ont opté pour la compensation en nature et s’apprêtent à écrire une nouvelle page de leur histoire dans le quartier aménagé d’Andavamamba. Sur ce terrain appartenant à l’État, vingt-neuf bâtiments à un étage ont été construits et le site a été entièrement viabilisé avec des infrastructures communes essentielles telles qu’un marché, un bassin lavoir et des bornes-fontaines.

La transparence a guidé tout le processus d’attribution de ces nouveaux logements pour rassurer les bénéficiaires. Après des visites de découverte organisées en mars dernier, une cérémonie officielle de tirage au sort s’est tenue le 26 avril 2025 sous la supervision d’un huissier de justice (photo ci-après) et en présence des autorités. De plus, un accompagnement administratif rigoureux a été déployé pour permettre à chaque ménage d’obtenir ses titres de propriété et de sécuriser son patrimoine familial sur le long terme.

Emménagements définitifs en cours

Aujourd’hui, en ce mois de juillet 2025, nous assistons à la concrétisation de ces mois de préparation avec le démarrage des emménagements définitifs. Les résidents ont pris en main leur avenir en créant l’association FMTVA, officialisée en juin dernier, qui aura la charge de gérer la vie communautaire et l’entretien du site. Une cérémonie de remise des clés aux bénéficiaires s’est tenue récemment à Andavamamba (photo ci-après).

Ce projet de réinstallation à Andavamamba démontre qu’il est possible de mener des travaux d’envergure pour sauver Tanà des eaux tout en respectant scrupuleusement les standards internationaux de la Banque Mondiale et la dignité des familles riveraines.

Toutefois, il est nécessaire de poser un regard lucide sur le déroulement global de ces opérations. Malgré la qualité des résultats obtenus et l’impact positif pour les bénéficiaires, force est de constater que la lourdeur des procédures a constitué un frein majeur.

A mon avis, en tant que consultant et enseignant en environnement et aménagement du territoire, la complexité des démarches administratives et les exigences procédurales du bailleur ont malheureusement entraîné de grands retards sur la mise en œuvre du projet PRODUIR en général, et sur le calendrier du relogement en particulier, soulignant la nécessité d’alléger ces processus pour les projets futurs.

Rasamy

Note : Certaines photographies illustrant cet article proviennent de la page Facebook officielle du projet PRODUIR

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