Située à environ cinq heures de route d’Antananarivo, Vatomandry est la ville côtière la plus proche de la Capitale. Historiquement, ce fut également à une certaine époque le port le plus près de Tanà à partir duquel les marchandises étaient acheminées à dos d’hommes en traversant la forêt orientale malgache. Vatomandry doit son nom aux deux grands « rochers endormis » de couleur noire formant un îlot avec leurs deux cocotiers à une centaine de mètres de la plage.
Farniente sur la plage la plus proche de Tanà
La mer de Vatomandry de par ses très fortes et magnifiques vagues créées par les dépressions de l’Océan Indien est agréable à contempler mais déconseillée pour la nage. Il n’en reste pas moins que ses immenses plages constituées d’un beau sable fin sont très propices à la bronzette. D’autant plus qu‘elles sont propres. Ainsi, à défaut d’y pratiquer des loisirs nautiques, on profite d’un bon bain de soleil avant d’admirer le coucher du soleil sur une plage tranquille au milieu d’un décor exceptionnel. Sa relative proximité avec la Capitale fait que la plage de Vatomandry est particulièrement très animée durant les week-ends de Pâques et de pentecôte.
La baignade sur le fascinant fleuve qui vient à la rencontre de la mer
Cette interdiction de baignade qui est d’ailleurs indiquée sur un panneau sur la plage est heureusement compensée par l’existence d’un large fleuve qui vient à la rencontre de la mer de Vatomandry. Si la mer est très mouvementée, le fleuve quant à lui demeure très calme formant une sorte de piscine naturelle, un endroit idéal pour se baigner . Ce croisement entre eau de mer et eau douce qui constitue l’une des plus grandes particularités de Vatomandry impressionne toujours ses visiteurs.
Observer le départ des pêcheurs
D’habitude à Madagascar, on parle plutôt de villages de pêcheurs, mais ici il s’agit bel et bien d’une ville de pêcheurs. Tout le long de la plage, vous trouverez une multitude de pirogues appartenant aux pêcheurs habitant dans la ville de Vatomandry donnant un paysage splendide à cet endroit.
D’où également l’autre attraction touristique de Vatomandry qui consiste à assister au départ des pêcheurs vers 5heures du matin. Leur sortie en mer se révèle toujours un vrai parcours du combattant suite aux énormes vagues qu’ils doivent faire face. Regarder ainsi leur agilité dans ce périlleux exercice fascine toujours plus d’un.
Se déplacer en poussepousse dans la ville
Vatomandry est aussi connu comme étant une ville paisible où le cyclo-pousse constitue le principal voire l’unique moyen de transport utilisé par la population locale. Les voitures particulières y étant relativement rares, la ville demeure calme et l’air encore peu pollué. Par contre, les amateurs de karaoke et de grillades n’y seront pas déçus dans la mesure où des bars à karaoke sont légion. L’on entend ainsi dès la fin de l’après-midi les bruits assourdissants des musiques sur une partie de la route principale traversant le centre ville de Vatomandry.
Vatomandry est également un haut lieu historique de par l’importance de mouvements d’insurrections menés par sa population contre les colons en 1947. Raison pour laquelle, un monument a été érigé au cœur de la ville en mémoire des victimes de ces mouvements.
Monument 29 Mars 1947 – Détail : Malgache portant un gros colon (photo originale ici)
Savourer une cuisine bien malgache
Manger malgache semble être le mot d’ordre à Vatomandry. Pratiquement tous les restaurants et gargotes de la ville proposent essentiellement des plats simples typiquement malgaches. Vous trouverez donc facilement du « Ravitoto sy henakisoa », du « Amalona », du « tsaramaso sy hen’omby » et bien évidemment des poissons, sans oublier le « vary amin’anana » au petit matin.
Les hôtels et centres d’hébergement aux normes manquent cruellement à Vatomandry. Certains hôtels possèdent toutefois des bungalows assez confortables pas loin du fleuve et de la mer, à l’instar de Manga Lodge et de Casadoro.
Pour mes séjours à Vatomandry, j’apprécie particulièrement l’hôtel Casadoro où l’accueil et le rapport qualité prix sont satisfaisants. La nourriture y est particulièrement excellente, et le passage à Vatomandry doit toujours être marqué par la dégustation du fameux « poisson spécial » concocté par son restaurant.
Des randonnées dans les milieux ruraux de Vatomandry
Nichée entre plages, fleuves et forêts tropicales, Vatomandry se distingue par son doux climat très propice aux randonnées. Ce genre d’activités demeure toutefois très peu prisé par les visiteurs qui se contentent de rester à la plage et dans la ville.
La présence du Canal des Pangalanes est un atout à valoriser et à exploiter par l’office du tourisme en charge de Vatomandry. Cette longue route fluviale qui relie la ville de Toamasina jusqu’à Manakara passe ainsi à proximité de Vatomandry.
Outre le canal des Pangalanes qui par endroits n’est séparé de la mer que par une étroite bande de sable ou de forêt, les randonnées pédestres n’attendent qu’à être développées dans le District de Vatomandry. Partout en milieu rural, l’on découvre des magnifiques paysages composés de plusieurs types de formations végétales terrestres tels que les ravinala ou arbres des voyageurs, pandanus, eucalyptus et raphias ainsi que des plantes tributaires des milieux marécageux comme les étonnants bosquets qui ressemblent étrangement aux oreilles d’éléphants occupant une très vaste surface à certains endroits.
Connaître les cultures et traditions ancestrales Betsimisaraka
Les randonnées peuvent en même temps être l’occasion de visiter des villages ruraux et de comprendre la structure sociale et les us et coutumes de l’ethnie Betsimisaraka. Généralement, dans chaque village, les familles et lignages sont regroupés en clans et plusieurs clans peuvent y coexister. Chaque clan a son propre chef appelé «Tangalamena» qui préside tous les événements organisés par la communauté (circoncision, funérailles, mariage, …). Il est secondé souvent par un porte-parole appelé « vavanjaka ».
Chaque village observe des rites traditionnels tels que le « joro » (sacrifice d’un ou plusieurs zébus avant de commencer une importante activité à caractère social, culturel ou économique ), le « sambatra » (rite célébré tous les ans au mois de décembre et janvier), le « tsaboraha » (ayant lieu durant les mois de juin à octobre, ce rite est destiné à honorer et remercier les ancêtres et le Dieu créateur pour les bienfaits reçus par un clan ou une personne), le « tromba » (rite traditionnel célébré aux mois de mai et juin) et le «mangavandrazana » (célébration de la fête de mort le 2 novembre), autant de richesses culturelles qui restent inexploitées sur le plan touristique.