Ce billet fait suite aux remarques que j’entends souvent de la part de certaines personnes qui déclarent que voyager et visiter les sites touristiques idylliques malgaches sont une affaire des riches ou des touristes étrangers. La réponse est bien évidemment NON!

La première condition la plus importante étant l’amour du voyage et  du pays quelle que soit sa position sociale, riche, pauvre ou de la classe moyenne. Je connais beaucoup de familles malgaches montrant plusieurs signes extérieurs de richesse évidents, que ce soient des transporteurs, des bureaucrates, des businessmen ou des commerçants mais qui ont rarement mis leurs pieds dans des parcs nationaux, voire jamais pour certains. Pourquoi ? Tout simplement car cela ne les intéresse pas.

D’autres personnes issues essentiellement de la classe dirigeante ou des capitaines de grandes entreprises passent la plupart de leurs vacances en Europe, aux USA, dans les pays asiatiques ou dans les îles de l’océan indien, mais qui n’ont qu’une connaissance très limitée des sites touristiques nationaux. Si par exemple, on leur demande dans quelle zone se  situe le parc national de Bemaraha, rares sont celles qui trouvent la réponse exacte. Alors, suffit-il d’être riche pour parcourir notre pays?

Deuxièmement, pour voyager à Madagascar, il faut aimer l’aventure et les découvertes. Plusieurs familles de la classe moyenne préfèrent rester plusieurs jours voire semaines dans un seul site pour leurs vacances, et y revenir périodiquement, alors qu’avec le même budget, ils peuvent découvrir de nouveaux endroits magnifiques pour seulement quelques jours. Il s’agit également donc d’une question de culture.

Parmi les étrangers qui viennent à Madagascar, nombreux font partie de ce que nous appelons communément « touristes sac au dos ». Il s’agit de cette catégorie de touristes qui par envie de découverte viennent ici pour des aventures exceptionnelles. Pour cela, ils ne dépensent pas toute une fortune, mais se contentent des taxi-brousses pour leurs déplacements et des hôtels les plus simples ou chez les habitants pour manger ou pour passer la nuit. Ils ne sont donc point aussi riches que ça.

Outre ce desamour du voyage et de découverte du pays, je pense que certaines mentalités doivent également être révolutionnées chez beaucoup de malgaches. Nous sommes tellement habitués à observer dans notre vie quotidienne des scènes frôlant la médiocrité (pratique politique, incivisme des citadins, insécurité, Insalubrité, …), et à côtoyer dans la rue ou peut être même parmi nos proches ou voisins des gens vivant dans une pauvreté ambiante que finalement toutes bonnes choses inhabituelles deviennent automatiquement anormales, extraordinaires et ne peuvent être à la portée du commun des mortels.

Pour ma part, Voyager est également un investissement et je n’attends pas d’être riche pour le faire. Les voyages sont utiles et nécessaires à la connaissance personnelle et à l’éducation des enfants. Découvrir d’autres lieux, essayer différents types de plats, rencontrer des populations appartenant à différentes ethnies, ce sont autant d’investissements à faire pour soi-même et surtout pour ses enfants. Voyager est toujours mieux que de prendre ce beau selfie à la maison et beaucoup plus agréable que de voir des photos des autres sur les réseaux sociaux. Voyager nous permet de faire des récits de notre propre histoire et d’avoir une vie pleine d’expériences et de très beaux souvenirs.

Je fais toujours partie de ceux qui militent pour le développement du tourisme local. Pourquoi dépense-t-on toujours autant d’argent pour participer à des rencontres internationales sur le tourisme alors qu’on investit très peu pour la promotion du tourisme national? Visiter les différents recoins de Madagascar contribue grandement au développement socio-économique local.

Enfin, un dernier paragraphe pour rire. Nous devons réduire drastiquement notre taux de natalité. Il est grand temps de ne plus « suivre à la lettre » le fameux dicton « harena ny zanaka  » (les enfants sont une richesse), ou encore « miteraha fito lahy, fito vavy  » (ayez 7 garçons et 7 filles). Ces adages étaient encore valables pour les anciennes générations mais plus maintenant. Il est toujours plus facile pour une famille moins nombreuse de voyager.   A titre d’illustration, dans la plupart des hôtels, les chambres familiales sont surtout prévues pour deux adultes et deux enfants. Donc, plus vos enfants sont nombreux, plus compliqué et plus cher sera votre voyage.

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