J’ai beau visiter toutes les Régions de Madagascar, du moins le Chef-lieu et un des sites touristiques les plus emblématiques de chaque Région, mais j’ai un amour particulier pour la Région SAVA qui me parait la région la plus verdoyante de la Grande île. Le climat subéquatorial de cette région fait qu’elle concentre la très grande partie de la forêt primaire restante du pays. Ce billet fait suite à mon dernier et récent passage dans cette région qui se situe dans le Nord-Est de Madagascar, plus précisément dans les villes de Sambava et d’Antalaha.

Sambava la capitale mondiale de la vanille

Dès qu’on prononce le mot Sambava, la vanille vient tout de suite en tête. La vanille, cette plante aromatique qui fait la renommée mondiale de Madagascar se trouve naturellement en abondance dans cette zone. Et comme la vanille est une orchidée grimpante de sous-bois, si vous arrivez sur Sambava par avion, vous ne manquerez pas avant votre atterrissage de remarquer de vastes zones boisées d’un côté et l’océan indien de l’autre.

Si vous voulez vivre pleinement cette atmosphère avec une saveur et un parfum si particuliers, le mieux c’est de visiter cette région durant le dernier trimestre de l’année, période pendant laquelle l’on peut observer simultanément les différentes activités liées à la préparation de la vanille dans des ateliers dédiés spécialement à cet effet.

La ville de Sambava est composée surtout de maisons en dur avec une large rue principale généralement en assez bon état. Si les automobiles n’encombrent pas encore la ville de Sambava, ce sont les tuk tuk de couleur jaune qui envahissent ses rues. C’est en effet le principal moyen de transport en commun utilisé par la population urbaine.

Bien que les hôtels de luxe soient quasi-inexistants à Sambava, les établissements hôteliers tout confort situés en bord de mer ou en centre ville peuvent satisfaire les visiteurs. Parmi les centres d’hébergement les plus connus figurent Hazovola, Las Palmas, Melrose, Mimi, etc.

Notez également que le Parc National de Marojejy qui est classé patrimoine Mondial par l’UNESCO se situe seulement à une heure de route de la ville de Sambava, et dont la visite est incontournable pour les touristes choisissant cette Région.

L’une des plus grandes cocoteraies du monde

Outre la vanille, la Région de SAVA est également très connue comme étant l’une des zones les plus productrices de cocoteraies au monde, dont la plus grande superficie se trouve aussi à Sambava. Vous remarquerez ainsi à travers l’hublot de l’avion avant son atterrissage les immenses plantations de cocotiers de la Soavoanio.

Cette société a transformé d’anciennes vastes savanes dénudées en cocoteraie industrielle en vue de la production de noix de coco et de semences hybrides, de la production de coprah puis de l’extraction de l’huile de coco pour les industries alimentaires et cosmétiques. De nombreux artisans s’attellent également au recyclage des sous-produits (bois, fibres, coques) en objets de souvenir vendus aux touristes.

Couvrant actuellement une superficie de l’ordre de 5000 ha, cette zone de plantation de la Soavoanio s’étend sur une soixantaine de km en bordure de la mer de part et d’autre de la ville de Sambava. Traverser ainsi cette cocoteraie sur la route nationale de Sambava vers Antalaha fait partie des choses extraordinaires à vivre dans cette Région. Tout le long de cette route qui demeure d’ailleurs l’une des plus belles routes nationales du pays, vous verrez des paysages prodigieux avec d’un côté l’Océan indien et de l’autre côté des champs de culture, des lacs et des formations végétales très variées, sans oublier les villages ruraux typiques de la Région.

Pour voir les différentes activités liées à l’exploitation et le traitement de la noix de coco, vous pouvez visiter cet endroit magnifique pendant toute la matinée du lundi au vendredi, le weekend étant réservé pour l’entretien des matériels de l’usine.

Antalaha, l’une des plus belles villes du Pays 

Les taxis de Sambava peuvent vous emmener facilement en deux heures de trajet jusqu’à Antalaha. De nombreux taxi-brousses desservent également ces deux villes quotidiennement. Au mois de février 2017, nous avons tous entendu et vu par le biais des médias et sur les réseaux sociaux les dégâts occasionnés par le cyclone Enawo sur la ville d’Antalaha. Cette dernière ayant été la porte d’entrée de cette forte tempête tropicale sur la Grande île.

C’est à peine croyable qu’elle a été dévastée, il y a seulement quelques mois de cela. J’ai vu une ville propre, toujours aussi belle, des rues bien entretenues et des trottoirs repeints en blanc, des bâtiments publics qui paraissent avoir été totalement rénovés, à l’instar du Tranompokonolona.

Seul le bord de la mer ne s’est pas encore remis complètement de son état d’avant le cyclone. La fameuse plage d’Ankoalabe n’a donc pas encore retrouvé totalement son beau visage, mais les autorités communales avec l’aide de différents partenaires s’y attèlent sans relâche.

Antalaha se singularise par ses belles et grandes maisons en dur, neuves ou datant des époques lointaines, qui à première vue respectent à la fois un alignement et une hauteur moyenne bien définis. Les buildings de plusieurs étages étant absents alors que visiblement ce ne sont pas les milliardaires à même d’en construire qui manquent ici. Les marchands ambulants sont quasi-inexistants, du moins en centre-ville.

Bref, de mon point de vue, malgré son éloignement par rapport au pouvoir central, Antalaha fait partie non seulement des plus belles villes malgaches mais aussi celles les mieux gérées, avec une population plus disciplinée.

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