A chaque saison de pluie, la ville d’Antananarivo est toujours menacée par le phénomène d’inondation. La situation est d’autant plus alarmante d’une part à cause des effets du changement climatique et d’autre part à cause de la prolifération des constructions qui ne respectent pas les normes d’urbanisme un peu partout dans la ville.

La protection d’Antananarivo contre les inondations s’avère primordiale. C’est justement le principal objectif d’un grand projet intitulé PRODUIR ou Projet de Développement Urbain Intégré et de Résilience du Grand Antananarivo. Ce projet est financé par la banque mondiale à hauteur de plus de 80 millions de dollars. Le Maître d’ouvrage du projet PRODUIR n’est autre que le Ministère en charge de l’Aménagement du Territoire.

Une unité de gestion du projet UGP a été créée sous la tutelle du Ministère, et l’AGETIPA assure la Maîtrise d’Ouvrage Déléguée. L’UGP et l’AGETIPA travaillent en collaboration avec d’autres entités dont BIODEV Madagascar Consulting en tant que MOIS ou Maître d’Oeuvre Sociale et Institutionnelle, ANALOGH en tant qu’opérateur foncier, et BECOM en tant qu’agence de communication. A ces derniers s’ajoutent les entreprises qui sont adjudicataires des marchés de travaux à réaliser dans le cadre du projet PRODUIR, sans oublier les bureaux d’étude en charge des études, contrôle et surveillance des travaux. La CUA et l’APIPA font aussi partie des acteurs principaux du projet.

Concrètement, le projet PRODUIR vise le renforcement de la protection contre les inondations des quartiers précaires d’Antananarivo. Aussi, ces fonds sont surtout destinés à la remise en état de fonctionnement des infrastructures hydrauliques, dont principalement le canal C3 qui s’étale sur 12km. Les travaux sur le Canal C3 n’ont pas encore commencé, la procédure d’expropriation étant en cours.

Parmi les travaux prioritaires à faire figurent également la réhabilitation et l’aménagement des digues d’Ikopa et de Sisaony. En effet, les travaux de confortement des digues d’Ikopa sont actuellement en cours. Ces travaux qui sont menés par l’entreprise Colas concernent deux tronçons dont 1,27 km sur la rive gauche de l’Ikopa, 3,2 km sur la rive droite. A ces travaux sur Ikopa s’ajouteront les travaux de réhabilitation de 125 m de talus sur la digue de la Sisaony.

Pour la rive gauche de l’Ikopa, les travaux prévoient la reconstitution de la berge, le confortement d’une zone d’infiltration au travers du corps de la digue et la réhabilitation d’ouvrages hydrauliques. Tandis que pour la rive droite, il s’agira surtout de la mise en œuvre de compléments d’enrochements en talus et en pied de berge, la réfection et le lissage de la crête ainsi que l’aménagement de passages piétons transversaux et de quais de stockage de matériaux.

Quant à la berge de Sisaony, les travaux consisteront en la reconstruction du talus sur deux zones affaissées, la sécurisation des têtes d’un siphon traversant le lit de la rivière et l’aménagement par adjonction de vannes d’un ouvrage hydraulique existant sous la RN1 (Ampitatafika).

Tous ces travaux sur Ikopa et Sisaony sont prévus se terminer avant le début de la prochaine saison pluviale. Ces travaux ont pris du retard à cause surtout des difficultés rencontrées dans la libération ainsi que la sécurisation d’emprise. En effet, avant le démarrage du chantier, il faut procéder à l’indemnisation des Personnes Affectées par le Projet, au déplacement des usagers du site, puis à l’interdiction de circuler.

Cet aspect social occupe une place importante dans la mise en oeuvre du projet PRODUIR, et ce conformément aux documents de sauvegarde environnementale et sociale qui ont été élaborés tout au début du projet. Le volet social consiste essentiellement en l’indemnisation et l’accompagnement social des Personnes Affectées par le Projet (PAPs). Pour le cas de la digue d’Ikopa, ces PAPs sont composées de lavandières, vendeurs de briques, de sable ou de gravillons, brocantes, …

Rasamy

• Aménagement & urbanisme