La route nationale 43 qui relie directement la Région d’Itasy à celle de Vakinankaratra sans faire un détour à Antananarivo est relativement peu fréquentée par les grands voyageurs. Plus précisément, cet axe routier permet une liaison directe entre la RN1 au niveau d’Analavory et la RN7 près de Sambaina en passant par Ampefy, Soavinandriana et Faratsiho. De Sambaina, il ne reste plus qu’une soixantaine de kilomètres à faire sur la RN7 avant d’arriver à Antsirabe, la capitale régionale de Vakinankaratra. Cet itinéraire qui se caractérise par des paysages pittoresques est fortement conseillé aux touristes et voyageurs amateurs de circuits hors des sentiers battus.
D’Analavory à Ampefy, un lieu de villégiature indémodable
Nous sommes ici dans la partie essentielle de l’ensemble volcanique des Hautes Terres malgaches. Cette zone émerge de par l’existence d’une multitude de lacs d’origine volcanique. L’eau y est en quantité abondante pendant pratiquement toute l’année, et les terrains agricoles sont particulièrement fertiles. Parmi les sites touristiques les plus visités figurent d’ailleurs les zones lacustres ainsi que les Chutes de la Lilly d’une hauteur de 23 mètres qui se seraient formées suite au changement du cours normal des rivières par des coulées de lave.
Ampefy est non seulement le pôle touristique d’Antananarivo mais constitue en même temps le centre géodésique de Madagascar. Les autres attraits touristiques sont les geysers, l’Ilot Sacré, le Mont de la Vierge et son panorama.
Cette bourgade située à une centaine de kilomètres de Tanà regorge de nombreux établissements hôteliers très propices à la détente pour se ressourcer et passer la nuit (lire également ici). Il me reste à rajouter Chez Jacky et sa cuisine très raffinée, le lieu idéal pour savourer entre autres les succulents poissons qui ont toujours fait la renommée d’Ampefy.
D’Ampefy à Faratsiho, une belle route goudronnée récemment réhabilitée
Passer un week-end à Ampefy est devenu une habitude pour certains ménages. Cet endroit fait d’ailleurs partie des localités les plus prisées des Tananariviens pendant le week-end pascal ou de pentecôtes. Par contre, voyager au-delà d’Ampefy pour découvrir les autres villes comme Soavinandriana et Faratsiho n’est pas anodin, alors que le tronçon joignant ces deux villes qui était pendant très longtemps impraticable se fait actuellement en une demi-heure, suite à sa récente réhabilitation. La prudence est toutefois de mise sur cette voie dans la mesure où les pentes sont souvent très fortes et certains virages s’avèrent dangereux.
La route d’Ampefy à Faratsiho traverse la très belle vallée de la Kitsamby. Les paysages sont très diversifiés et formés par une succession de plaines rizicoles, d’autres champs de cultures, de lambeaux forestiers artificiels, des plans et cours d’eau incandescents, etc.
Le long de cette route, l’on peut surtout admirer les chaines de montagnes à perte de vue et au milieu desquelles se sont installés des petits hameaux voire des maisons isolées au toit de chaume.
Dans les zones d’agglomération, les styles architecturaux divergent, mais les maisons traditionnelles typiques de la Région Itasy prédominent. Les antennes paraboliques s’observent un peu partout, mais les ménages n’ont pas abandonné pour autant leur mode de vie rural.
Soavinandriana, le lieu le plus fertile de Madagascar
Soavinandriana a beau être une Commune Urbaine mais son économie se base toujours sur l’agriculture et l’élevage. Sa particularité réside dans la très forte fertilité de ses terres si bien qu’un de ses originaires a été élu à une certaine époque meilleur riziculteur de la Grande île.
Soavinandriana commence également à changer de visage voire de vocation, suite à l’implantation récente d’une Annexe de l’Université d’Antananarivo en son sein, dans le cadre de la décentralisation de l’enseignement supérieur à Madagascar. Aussi, afin de promouvoir l’université de proximité, le gouvernement a-t-il récemment ouvert dans cette ville sept Parcours, à savoir : Eau et Environnement, Transformation Agro-alimentaire, Mines et Environnement, Communication territoriale, Gestion de l’environnement, Gestion et Valorisation des Ressources Naturelles, et Energies Renouvelables.
L’ouverture de cette Annexe Itasy permettra indubitablement d’attirer les jeunes étudiants issus des districts limitrophes voire de la Région de Bongolava, qui ne seront donc plus obligés de venir à Antananarivo pour poursuivre leurs études universitaires.
Faratsiho, la ville la plus haute de Madagascar
Située dans la partie centrale de la région de Vakinankaratra et à une altitude culminant à 1720m, Faratsiho est la ville la plus haute de Madagascar. L’on remarque surtout à l’entrée de la ville l’existence des églises particulièrement imposantes et majestueuses.
La population de Faratsiho est également composée dans sa très grande majorité des agriculteurs et éleveurs malgré son statut de Commune Urbaine. Les camions collecteurs des produits agricoles stationnent de jour comme de nuit sur la route principale qui traverse la ville, attendant l’arrivée des charrettes à zébus. Ces dernières assurent les transports des produits depuis les rizières et les différentes localités de la Commune.
De Faratsiho à Sambaina, le paradoxe entre merveilleux paysages et vrai calvaire
Si le trajet entre Analavory et Faratsiho se fait donc sans encombre, la dernière portion de la RN 43 de Faratsiho à Sambaina reste un vrai calvaire pour les automobilistes. Des taxi-brousses desservent continuellement ces deux villes mais avec une vitesse maximale de 15km/h, soit trois heures de temps pour parcourir une quarantaine de kilomètres. Curieusement, en dépit de la signature d’un accord de prêt relatif à la réhabilitation de cet axe entre Madagascar et la BADEA en 2014 (lire ici), les travaux n’ont même pas commencé jusqu’à maintenant.
Paradoxalement, pour les amoureux des beaux paysages naturels et diversifiés, c’est l’un des trajets à ne surtout pas manquer à Madagascar. On note plus particulièrement les magnifiques chutes d’eau dont l’une d’entre elles se déverse étonnement sur une belle statue.
Quelques vestiges de forêts, des villages typiques des hautes terres centrales malgaches, des rizières en terrasses et de vastes plaines rizicoles s’enchaînent tout au long du parcours.
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